Conquis par Parasite ? Vous allez adorer ces 7 films !

par Lélia S.
© CJ Entertainment

Vous n’avez pas pu passer à côté du phénomène Parasite, nouveau film de Bong Joon Ho qui a permis au cinéma coréen de rentrer dans l’Histoire en remportant la Palme d’Or au Festival de Cannes et l’Oscar du meilleur film. Si vous aussi vous avez été fasciné(e)s par le film et qu’il vous a donné envie de vous pencher un peu plus sur le cinéma du pays du matin frais, voici une sélection de 7 films à (re)découvrir de toute urgence.

OLD BOY (2003) de Park Chan Wook

Ce classique du genre a remporté le Grand Prix au Festival de Cannes en 2003 et a longtemps été le film coréen le plus connu des cinéphiles. Le film commence lors d’une nuit pluvieuse où nous rencontrons Oh Dae-su (joué par Choi Min Sik), homme à priori tout à fait ordinaire, bien que passablement éméché, jusqu’à ce qu’il se fasse soudainement kidnapper. Séquestré sans aucune explication, celui-ci vit reclus dans une toute petite chambre avec pour seule compagnie, une télévision. Qui l’a enfermé et pourquoi ? Hanté par ces questions, une seule pensée va lui permettre de supporter sa situation : la vengeance. Alors, quand au bout de quinze ans de réclusion il est soudainement relâché en plein Séoul, sa quête peut enfin commencer…

Si vous vous avez aimé le côté thriller de Parasite, il est temps pour vous de (re)découvrir ce chef-d’oeuvre ! Des scènes cinématographiques cultes, des musiques magistrales, des acteurs incroyables et une intrigue captivante, voire suffocante… Et si vous avez apprécié les retournements de situations du scénario de Parasite, la fin de Old Boy vous laissera sans aucun doute tout(e) retourné(e) devant votre écran. On ne vous en dit pas plus pour ne pas gâcher le suspense mais une chose est sûre, Park Chan Wook explore ici avec justesse et violence les tréfonds de l’âme humaine et de la folie.

⚠️ Film déconseillé aux moins de 16 ans en France, sang et sexe sont au rendez-vous.

MEMORIES OF MURDER (2003) de Bong Joon Ho

Bien sûr si vous avez aimé Parasite, on ne peut que vous recommander les précédents films du réalisateur Bong Joon Ho ! Pourquoi ne pas commencer par Memories of Murder, son deuxième long-métrage qui l’a directement propulsé dans la cour des grands sur la scène internationale. Vous aurez la joie d’y retrouver Song Kang Ho (Parasite) pour sa première collaboration avec le réalisateur avant qu’il ne devienne son acteur fétiche. L’histoire se passe en 1986 dans la campagne de Gyeonggi où la police découvre plusieurs cas de femmes violées et cruellement assassinées. Une unité spéciale est alors créée pour arrêter l’assassin, mais rien ne se passe comme prévu…

Partant d’un fait divers réel sur le premier tueur en série sud-coréen, Bong Joon Ho dépeint dans Memories of Murder une Corée rurale, qui semble arrêtée dans le temps, aux antipodes de Séoul, la capitale, déjà en pleine course au progrès. C’est cette dualité que Bong Joon Ho décrit ici avec un duo de policiers des plus improbables : un commissaire local plutôt bourru et pas très futé et un détective spécialement envoyé de Séoul, censé incarner le progrès. Mais voilà qu’ils se révèlent aussi incompétents l’un que l’autre, et leurs bêtises et querelles en deviennent presque comiques au milieu de toute l’horreur de l’affaire. Et c’est là toute la force de Bong Joon Ho, réussir à nous faire sourire, voire rire, au cœur d’une histoire des plus glauques, sans jamais tomber dans le ridicule ni nous faire perdre le fil.

Un des films les plus incontournables de l’âge d’or du cinéma coréen.

DERNIER TRAIN POUR BUSAN (2016) de Yeon Sang Ho

Vous avez probablement entendu parler de ce film coréen qui a battu à l’époque tous les records d’entrées en salle à l’étranger. Dans ce film de zombies, Seok Woo (joué par Gong Yoo) est un homme d’affaire et père divorcé très pris par son travail. Alors qu’il accompagne sa jeune fille, Su An, jusqu’à Busan en KTX (TGV coréen), un virus inconnu se répand dans tout le pays, transformant tout le monde en zombies ultra rapides et surtout très agressifs ! Les passagers du train sont loin d’être en sécurité avec un passager infecté… Arriveront-ils sains et saufs à Busan, seule ville qui semble résister au virus ?

La force de ce film, outre l’action et le niveau de stress qui augmente graduellement tout du long, réside dans ses personnages qui ne restent pas de simples marionnettes de l’action mais développent une vraie personnalité tout en critiquant plusieurs aspects de la société coréenne. Mention spéciale au personnage de dur au grand cœur joué par Ma Dong Seok et au jeu d’actrice de la petite Kim Su An, qui est vraiment impressionnant pour son jeune âge. Frissons, émotions et larmes garantis !

Film interdit aux moins de 12 ans lors de sa sortie en salle en France. Disponible sur Netflix

BURNING (2018) de Lee Chang Dong

Autre grand réalisateur dont l’occident est friand, Lee Chang Dong a présenté en 2018 son dernier film à Cannes, Burning. Plongez dans la Corée contemporaine en suivant le parcours de Jong Soo, jeune coréen qui enchaîne les petits boulots tout en rêvant d’être écrivain. Un jour celui-ci croise le chemin de Haemi, une ancienne camarade de classe, et il tombe immédiatement sous son charme. Alors qu’elle revient d’un voyage en Afrique, elle est accompagnée de Ben, un riche coréano-américain. S’installe alors un étrange triangle amoureux jusqu’à ce qu’Haemi disparaisse soudainement. Jong Soo va alors tout faire pour la retrouver.

La Corée décrite ici par Lee Chang Dong est une Corée faite de dualité, de villes et de campagnes, de richesse et de pauvreté, de lenteur et d’effervescence… Une Corée froide et brûlante à la fois. Le réalisateur nous promène dans cette ambiance troublante qui semble tout au long du film flotter entre le rêve et la réalité, menée à la perfection par les trois acteurs et leurs personnages tous aussi fascinants et mystérieux les uns que les autres.. Yu Ah In, qu’on connaît bien pour des films et des dramas plus commerciaux, marque ici son entrée fracassante dans la cour des grands du cinéma d’auteur international. Essayez de lâcher prise avec ce film, vous n’aurez pas de réponses à toutes vos questions, mais laissez-vous plutôt emporter par la poésie sombre et énigmatique de Lee Chang Dong.

A TAXI DRIVER (2017) de Jang Hoon

A Taxi Driver est LE film qui a battu tous les records de l’année 2017 en Corée du Sud, en racontant une histoire s’inspirant de faits réels à propos des massacres de la ville de Gwangju. Épisode peu connu à l’international, en 1980, des énormes manifestations se tiennent à travers le pays pour réclamer la démocratie et notamment à Gwangju, ville au sud-ouest de la Corée, particulièrement engagée contre la dictature. La situation dégénère et la ville est alors assiégée par l’armée et le soulèvement violemment réprimé dans le plus grand des secrets. Un journaliste allemand, ayant eu vent de la situation, décide de se rendre sur place pour filmer les manifestations et engage un chauffeur de taxi depuis Séoul pour l’y emmener… sauf que ce dernier ne se doute de rien ! Le journaliste et le chauffeur de taxi vont ainsi découvrir ensemble une réalité terrible et ils ne vont se fixer qu’une seule mission : faire éclater la vérité aux yeux du monde.

Cette histoire vraie, inspirée du fou récit du journaliste Jürgen Hinzpeter et de son chauffeur de taxi Kim Sa Bok, ne pourra vous laisser indifférent(e)s. Drôle, frais et surtout bouleversant, le film vous fera passer sans cesse du sourire aux larmes durant deux heures que vous ne verrez pas passer. Le personnage du chauffeur de taxi est joué par Song Kang Ho (Parasite, encore lui) et est incroyablement humain et émouvant, le genre de héros malgré lui auquel tout le monde peut s’identifier. Un film à voir absolument si vous ne connaissez pas l’histoire des massacres de Gwangju qui sont un épisode traumatique qui a marqué toute l’histoire moderne de la Corée du Sud.

THE MAN FROM NOWHERE (2010) de Lee Jeong Beom

Thriller policier sombre et captivant, le film fut le plus gros succès au box-office sud-coréen de l’année 2010. Partez dans ce film en exploration des bas-fonds de Séoul et des trafics de drogue avec Choi Tae Sik, un prêteur sur gage solitaire et mystérieux. Sa seule amie est la petite fille qui vit à côté de chez lui mais celle-ci est soudain enlevée avec sa mère par des gangsters pour avoir volé de la drogue. Alors que Tae Sik ne se souciait que de lui-même depuis des années, il va se retrouver prêt à tout pour la sauver. Même si pour ça il doit défier la loi et user de la violence…

Suspense, violence, sang et émotions sont au rendez-vous dans ce thriller captivant. Le beau Won Bin, idole des débuts de la vague coréenne, se transforme ici en héros violent et mystérieux et son charisme crève l’écran. La relation qui se lie entre Tae Sik et la petite fille est pleine d’une émotion qui vous prend aux tripes et on passe la totalité du film à prier pour que tout se termine bien. Le film a remporté de nombreux prix en Corée du Sud et a été aussi reconnu à l’international en remportant notamment le Grand Prix au Festival du film policier de Beaune en 2011. Amateurs de thriller violents, foncez !

⚠️ Âmes sensibles s’abstenir, film interdit aux moins de 16 ans.

MADEMOISELLE (2016) de Park Chan Wook

Dernier film en date de Park Chan Wook (Old Boy), Mademoiselle se déroule durant la colonisation japonaise en Corée du Sud dans les années 30. Sook Hee, jeune et pauvre coréenne, est engagée pour devenir la servante d’une riche japonaise vivant avec son oncle dans un immense manoir. Des liens particuliers vont se tisser entre Sook Hee et sa maîtresse, Hideko. Mais si toutes deux avaient des secrets ?

Park Chan Wook défie dans ce film tous les tabous de la société sud-coréenne, amour lesbien et, qui plus est, entre une servante coréenne et sa maîtresse japonaise en pleine colonisation. Pas étonnant que le film n’ait eu un succès que modéré à sa sortie en Corée… Pourtant le film mérite le détour avec une mise en scène magnifique, portée par des images et une bande originale à la sophistication hypnotisante. Le réalisateur nous balade en trois actes, et l’histoire qui semblait assez simple au départ prend des directions auxquelles on était loin de s’attendre. On ressort de ce film assez chamboulés et un peu hagards, comme de tous les films de Park Chan Wook, qui n’a rien à envier à Bong Joon Ho.

⚠️ Le film contient des scènes de sexes explicites et une scène très violente à la fin qui peut être choquante. Nous ne le recommandons pas aux moins de 16 ans.