Continuons de célébrer le Mois des Fiertés en nous intéressant cette fois-ci à Holland, deuxième chanteur sud-coréen à avoir révélé son homosexualité. Soutenant ouvertement la communauté LGBTQ+, son accessibilité et son honnêteté en ont fait l’un de ses plus précieux porte-paroles.

C’est en janvier 2018, avec la chanson Neverland, qu’il fait une entrée remarquée dans le monde de la musique. Son clip comptabilise sept cents mille vues en vingt-quatre heures, chiffre incroyable pour un artiste indépendant venant à peine de commencer.
Ses débuts étaient déjà très attendus après son coming-out courageux et son activité sur les réseaux sociaux, mais c’est bel et bien la vidéo accompagnant ceux-ci qui a retenu l’attention. Avec son contenu inédit pour la Corée du Sud, elle a ajouté une pierre imposante à l’édifice très discret des représentations médiatiques LGBTQ+ du pays.
Elle dépeint en effet Holland au sein d’une relation homosexuelle adorable, et le montre en train d’embrasser son compagnon. Par conséquent, la vidéo s’est vue octroyée la signalétique « 19+ » en Corée du Sud, où la communauté LGBTQ+ tend à être sévèrement reniée et discriminée. Cette classification empêche alors les chaînes télévisées nationales de diffuser le clip ou d’inviter l’artiste dans des émissions promotionnelles.
Qu’à cela ne tienne : sur internet, la portée de ses messages ne connait aucune limite ! La sincérité qui émane de Neverland et l’audace qu’il a affichée en décidant de représenter la communauté LGBTQ+ sud-coréenne a attisé le respect aux quatre coins du monde.

Malgré les risques de voir sa carrière de chanteur détruite avant même qu’elle ait commencée, Holland tenait absolument à être authentique et à prêter sa voix à la communauté LGBTQ+.
Lorsqu’il était en quatrième, suite à la confession de ses sentiments pour un camarade de classe, il est rapidement devenu victime de persécutions à l’école. Cela lui a valu de souffrir de crises d’angoisse, de dépression et d’envisager le suicide. Fort heureusement, il a trouvé refuge dans les œuvres et les actions de célébrités hollywoodiennes se battant pour les droits LGBTQ+. La force et l’espoir qu’il en a tirés lui ont révélé l’impact positif que peuvent avoir les artistes, et cela l’a motivé à incarner une telle inspiration pour les minorités sexuelles de Corée du Sud.
C’est donc dans cette optique qu’il s’est présenté dans plusieurs agences de divertissement, espérant pouvoir bénéficier du même soutien que la plupart des artistes musicaux sud-coréens. Toutefois, son envie d’exprimer librement son histoire et son identité ne fut pas bien accueillie, et il finit par lancer sa carrière, certes complètement seul, mais affranchi des standards de l’industrie musicale coréenne.

Tel le pays dont il tient son pseudonyme, Holland est aujourd’hui devenu un symbole d’espoir au sein de la communauté LGBTQ+. Comme il le souhaitait, il a démontré la possibilité d’être aimé pour la personne que l’on est vraiment, a contribué à la normalisation de sujets habituellement ignorés et cachés en Corée du Sud, et a poussé beaucoup de gens à s’accepter tels qu’ils sont sans auto-jugement.
Bien que ses fans coréens ne puissent pas le rencontrer sous peine d’être associés à la cause LGBTQ+ et d’être en danger, le chanteur fait tout son possible pour leur apporter son aide. Il se voit davantage comme un ami pour ses fans qu’une idole, et veille à les réconforter ainsi qu’à véhiculer des propos rassurants, que ce soit dans ses chansons ou ses messages sur les réseaux sociaux.
En définitive, Holland illustre à merveille le fait que l’appartenance à une minorité sexuelle peut être une grande force, et que le pouvoir de la sincérité et de la bienveillance dépasse de loin les normes sociales.
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