INTERVIEW : Fire on Fire, entretien avec l’autrice Solène Mérono

par K! World

Solène Mérono est l’autrice de Dis-le à la mer et de la trilogie Fire on Ice. Cette dernière se déroule dans le milieu du patinage artistique et raconte le combat de Jaehyun qui doit surmonter la disparition de son premier amour et les prémices de sa relation avec son entraîneur. Solène Mérono s’est confiée à nous à l’occasion de la sortie du dernier tome, Fire on Fire.

©Solène Mérono

Pourquoi avoir choisi la Corée comme théâtre pour vos œuvres ?

J’ai découvert la K-Pop en 2017, grâce à une amie qui tenait absolument à me faire écouter une chanson de BTS. J’étais convaincue que ce n’était pas pour moi… Et pourtant, cela a été un véritable coup de cœur ! À partir de là, ma curiosité m’a poussée à en apprendre davantage : l’Histoire de la Corée, sa culture, sa cuisine, sa langue… Ma passion a rapidement dépassé le cadre de la musique, jusqu’à devenir une source d’inspiration. C’est naturellement que j’ai commencé à écrire sur ce pays que j’aime beaucoup.

Fire on Fire clôt votre trilogie. Pouvez-vous nous en dire plus sur ce tome ?

Ce troisième tome est très différent des deux premiers ! Il est plus long, les personnages ont mûri, et le rythme est plus intense… Mais surtout, Jaehyun, le personnage principal, y connaît une véritable transformation. C’est sans doute ce que j’aime le plus dans ce tome : le voir grandir, évoluer, dépasser ses blessures. Je pense que c’est aussi ce qui touche les lecteurs. L’intrigue se déroule en grande partie autour d’un gala de patinage artistique, et j’ai pris énormément de plaisir à imaginer cet univers : les entraînements, les performances, la pression, les doutes… Plonger mes personnages dans ce décor a été un vrai terrain de jeu pour moi à l’écriture !

Quels sentiments vouliez-vous transmettre avec cette fin ?

Je cite cette expression à la fin du tome 3 : « Tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir ». C’est exactement le sentiment que je voulais transmettre, non seulement à la fin de ce dernier tome, mais aussi en conclusion de toute l’histoire de Fire on Ice. (…) J’aimerais que les lecteurs gardent en tête que, même lorsque tout semble perdu, l’espoir ne disparaît jamais. Cette fin n’a pas été pensée pour répondre à toutes les attentes en matière de romance, mais avant tout pour porter ce message qui me semble essentiel.

Chaque personnage a une personnalité complexe et ses propres obstacles, pour lequel avez-vous le plus de sympathie et lequel a été le plus dur à écrire ?

J’ADORE Soomin, l’un des patineurs du groupe et un personnage secondaire très présent, surtout dans ce dernier tome. Il peut être immature et égoïste par moments, mais c’est aussi un ami au grand cœur, sensé et loyal. Son personnage m’est venu facilement, et j’ai pris énormément de plaisir à lui donner cette dualité à la fois agaçante et attachante.
À l’inverse, Jaehyun – pourtant le personnage principal – a été beaucoup plus difficile à écrire. Ses émotions sont complexes. Lui aussi est fait de nuances, et jongler entre ses douleurs profondes, ses élans de joie et ses doutes tout au long de la trilogie a été un véritable défi pour moi.

Vos romans sont des boys’ love, qu’est-ce que ce genre de romance apporte à vos intrigues ?

Ce n’est pas une question facile. Les enjeux liés aux relations homosexuelles ne sont pas au cœur de mes romans (ceux publiés à ce jour, tout du moins), et c’est un choix assumé. On retrouve des problématiques liées à l’acceptation d’un parent dans Dis-le à la mer, mais ce n’est pas l’un des sujets principaux du roman. De façon générale, je dirais que j’aime que l’homosexualité soit présente dans mes histoires de façon simple et naturelle.
Pour être totalement transparente, j’ai commencé à écrire Fire on Ice et Dis-le à la mer quand j’avais 19 ou 20 ans. À cette époque, je savais que j’étais bisexuelle, mais c’était un sujet compliqué pour moi et source de tension avec certains proches. J’étais mal dans ma tête et dans ma peau. Avec le recul, je crois que le boys’ love n’a peut-être rien apporté de « révolutionnaire » à mes intrigues, mais il m’a apporté énormément à moi, en tant qu’autrice et en tant que personne. L’écriture m’a permis d’exprimer cette part de moi avec légèreté, liberté et bienveillance… Et ça m’a fait un bien fou.

Vos œuvres abordent des sujets sensibles (deuil, maladie, suicide), où puisez-vous votre inspiration pour les traiter avec justesse ?

Je me documente énormément, bien sûr, mais surtout… je me projette complètement dans mes histoires. C’est un peu mon secret d’écriture. À chaque fois que je rédige un roman, j’ai l’impression de le vivre moi-même. Je fais agir et réagir mes personnages en me demandant sans cesse ce que moi, à leur place, j’aurais ressenti ou fait. C’est un processus qui exige une implication totale. Il m’arrive beaucoup trop souvent de rire ou de pleurer toute seule devant mon ordinateur pendant l’écriture ! Je n’ai jamais été malade, suicidaire ou dépressive, mais j’essaie de m’imaginer ce que cela ferait de l’être, avec toute l’honnêteté et l’émotion dont je suis capable. C’est ce qui donne, je pense, cette justesse à mes romans. Dit comme ça, cela peut paraître un peu glauque, j’en conviens… (Rires.) Mais c’est la vérité !

Un autre sujet récurrent est celui du second amour, pourquoi cette envie d’offrir plusieurs relations à vos personnages ?

J’ai aimé quelqu’un très fort, plus jeune, sans pouvoir construire avec cette personne la relation que je souhaitais. Il m’a fallu des années pour tourner la page et avancer. Ma guérison est passée par d’autres histoires, des flirts, des relations sérieuses ou plus légères, jusqu’à ce que je rencontre la bonne personne. Celle qui fait tout oublier.
Ces expériences m’ont profondément marquées, et je pense que c’est pour cela que le thème du second amour me touche autant. La deuxième chance. Celle qui prouve que si tout ne fonctionne pas du premier coup pour diverses raisons, ce n’est pas un échec, juste un chemin vers ce qui nous correspond vraiment. Écrire des personnages qui traversent ça m’a paru évident, presque instinctif. Je crois d’ailleurs que j’aurais du mal à imaginer une romance sans ce passé sentimental.

Travaillez-vous sur un nouveau projet dont vous pouvez nous parler ?

Tout à fait ! Je suis retournée aux sources et je publie actuellement, sur Wattpad (@livv__williams), les chapitres d’un nouveau roman intitulé Top Rocker. On y suit l’histoire d’un amour impossible entre un motard et un cow-boy, sur fond de grands espaces américains. C’est un projet qui me tient vraiment à cœur, et j’espère pouvoir lui trouver une maison d’édition dans les mois à venir !


Ne manquez pas…

Fire on Fire de Solène Mérono

  • – 16,95€
  • – 417 pages
  • Disponibles dans toutes les libraires
    Dernier tome de la trilogie

L’actu K! World

Magazine K! World N°46 SPÉCIAL ÉTÉ avec 30 pages de jeux, vos artistes K-Pop préférés – BTS, Stray Kids, MEOVV, 82MAJOR, ALL(H)OURS, SAY MY NAME, – les rubriques K-Dramas et K-Culture, disponible dès le 27/06 dans vos points presse. Disponible également dans l’abonnement et sur notre boutique en ligne. 

Lisez un extrait gratuit du N°46 en cliquant ici !