INTERVIEW : LambC, la passion de la musique avant tout !

par Lucile TD

Parmi les pilliers du label Happy Robot Records, on retrouve l’artiste aux multiples talents LambC. Que vous suiviez ses émissions hebdomadaires « Lamdom Radio » ou que vous ne le connaissiez pas encore, c’est aujourd’hui l’occasion pour vous de découvrir en détail qui est LambC.
Un artiste plein d’humilité et de ressources, à connaître absolument !

Vous avez étudié à l’école de musique de Berklee en production et ingénierie du son, étiez-vous déjà auteur et interprète quand vous avez commencé vos études ?

Non, du tout ! (Rires.) Jamais de la vie je n’aurais pensé devenir parolier, parce que j’étais entièrement focalisé sur ma carrière de batteur. À vrai dire, je suis entré à Berklee en pensant me spécialiser dans la branche « performance » mais une fois là-bas, je me suis rendu compte qu’il était mieux pour moi de travailler des compétences que je n’avais pas encore. Je voulais exploiter au maximum ma scolarité, à hauteur de mes frais scolaires qui étaient relativement élevés. Du coup, j’ai étudié la production et l’ingénierie du son.

Vous avez déjà de nombreuses spécialités en musique (production, écriture, chant, instruments etc), y a-t-il quelque chose que vous n’avez encore jamais essayé et qui vous tente ?

Personnellement, j’aurais adoré apprendre à jouer du violoncelle, parce que les sonorités de cet instrument arrivent à m’apaiser. Mais malheureusement, les violoncelles sont très onéreux, et difficiles à entretenir.

Ce côté multi-discipline a-t-il toujours été une évidence pour vous ?

Je pense que c’est à l’âge de neuf ans que j’ai réalisé que j’allais faire de la musique plus tard, au moment où j’ai commencé à faire un peu de batterie à l’église. Grandir entouré de musique à l’église m’a énormément aidé dans mes choix de carrière.

Qu’est-ce que l’apprentissage de la musique à l’étranger vous a apporté ? Est-ce aujourd’hui un avantage dans votre carrière coréenne ?

Je n’irai pas jusqu’à dire que mon parcours à Berklee était un avantage sur les autres artistes coréens. Je trouve d’ailleurs c’est même encore plus dur pour moi, parce que je dois répondre aux attentes des gens, justement à cause de mon parcours scolaire. Mais je sais pertinemment que si je n’étais pas allé à Berklee, aujourd’hui je n’aurais pas accès à autant de studios et autant d’opportunités de productions en live. Je n’aurais tout simplement pas reçu le savoir dont j’ai besoin désormais dans ma carrière. C’est pour cette raison que je dis toujours à mes collègues du milieu de partir à l’aventure dans une école dédiée à la musique s’ils en ont l’opportunité, car là-bas la culture musicale est vivante et entrainante. Je serai toujours reconnaissant d’avoir reçu cette éducation.

Votre nouvel EP Songs from a bed est un opus qui peut venir apaiser les gens après une période difficile, était-ce le but de l’EP ?

Oui ça l’était, et je suis heureux que ça ait fonctionné ! Le but final de cet EP était de montrer mes compétences de parolier. Avant, j’essayais plus d’écrire des titres pop et accrocheurs. Mais cette fois-ci, je voulais vraiment créer un opus intimiste, à la fois dans sa musique et ses paroles, sans me soucier du fait que les chansons ne seraient peut-être pas « assez pop ». Alors je suis super heureux et fier de ces titres parce que je pense que les personnes qui les écoutent pourront s’y identifier et trouver en eux du réconfort pour ne pas se sentir seul(e)s.

Songs from a bed est-il, comme son titre peut le laisser penser, vraiment un EP composé directement depuis chez vous ?

Oui, mais comme tous mes autres EPs et chansons. (Rires.) Je n’ai pas réussi à co-écrire autant de chansons que j’aurais aimé, donc comme j’écris tout seul la plupart du temps, je le fais directement chez moi. J’ai voulu appeler mon EP Songs from a Bed pour le rendre plus personnel, plus intimiste.

À vos yeux, quelle est la chanson la plus spéciale de Songs from a bed ?

Je dirais By love, principalement parce qu’elle entre en résonance avec les douleurs et les combats auxquels on fait face dans le monde actuellement, et qui terminent dans la violence et la division. Le processus d’écriture en lui-même a commencé quand je me suis rendu compte que le monde entier souffrait à cause de toute la haine déversée. Si nous étions des êtres façonnés By love (NdlR : « par amour »), alors peut-être qu’il ferait bon vivre sur cette planète. J’espère que ce sera le cas un jour, et je prie pour que ça arrive.

Dans la chanson promotionnelle I was wrong, vous exprimez le regret d’une histoire d’amour passée, la chanson a-t-elle pour but de donner de l’espoir pour des jours meilleurs ?

Pas nécessairement, parce que je pense que pour certaines personnes l’espoir peut-être quelque chose de dévastateur. Cette chanson se focalise plus sur les regrets concernant le futur d’une relation et sur le fait de ne pas savoir si la relation a été réelle. « Et si j’avais fait comme ça plutôt ? », « Et si je n’avais pas dit ça, serions-nous toujours amoureux ? »… La liste des « Et si » est bien longue. Ce que je voulais exprimer, c’est « Assure-toi de ne pas faire quelque chose que tu regretteras, parce qu’il sera trop tard ».

Vous donnez des performances lives depuis des tas d’endroits différents, comme votre salon, un toit une fois la nuit tombée ou dans un café, en mode « unplugged ». Quel serait pour vous le parfait lieu et la parfaite ambiance pour un live ?

Je n’avais jamais vu les choses sous cet angle, mais maintenant que j’y pense, une salle remplie de chats – sur scène et dans le public – serait un rêve, et ce serait un bon délire. (Rires.) Mais je ne serais sûrement pas capable de jouer et chanter avec tout ce petit monde. Honnêtement, je pense que l’endroit où je joue n’a pas d’importance, du moment que les personnes qui viennent me voir passent un bon moment.

La chanson Love Like That semble être un grand succès auprès du public, a-t-elle une place particulière dans votre cœur ?

Oui complètement. Pour une raison qui m’est encore inconnue, cette chanson a attiré beaucoup plus de personnes que je n’aurais imaginé, et c’est grâce à tou(te)s celles et ceux qui l’ont écouté dès sa sortie. Elle a marqué ma musique et ma carrière, j’en serai toujours reconnaissant.

Vous avez travaillé aux côtés de nombreux artistes, quelles sont les collaborations les plus marquantes de votre carrière ?

C’est une question difficile, mais si je devais n’en choisir qu’une, ce serait Stars de Jimin Park (NdlR : son nom de scène est aujourd’hui Jamie), à l’époque où elle était encore chez JYP. Je la choisis car JYP m’a donné une totale liberté sur la production de la chanson, mais aussi sur la composition, l’enregistrement en studio, l’écriture des paroles, les arrangements vocaux et même le mixage. C’est un processus inoubliable de pouvoir travailler avec une telle liberté aux côtés d’artistes exceptionnel(le)s.

Vous faites partie d’un groupe fraichement créé, MOTIP, quelle est l’histoire derrière ce groupe ?

Merci beaucoup de vous y intéresser ! Comme je l’ai dit, j’étais à fond dans la batterie avant d’entrer à Berklee donc ç’a toujours été mon rêve de créer un groupe dont je serais le batteur et producteur. Mais j’ai dû mettre ce rêve de côté parce que je devais me concentrer sur la construction de ma carrière solo d’abord. Il était primordial que je crée ce groupe une fois certain que je puisse jongler entre ma carrière solo et ma carrière de groupe, parce que c’est beaucoup de responsabilités. Maintenant que je peux le faire, je suis prêt. Nous le sommes tous.

Les lecteurs de K! World avaient déjà pu vous découvrir dans la rubrique K! Zoom du magazine, avez-vous un message à leur laisser ?

Bonjour K! World ! Encore une fois, merci de me recevoir. J’espère que mon nouvel EP Songs from a Bed vous réconfortera autant que moi. Je veux que vous soyez tou(te)s en sécurité, et que vous gardiez la santé. À plus tout le monde !

Crédits photo 📸 Happy Robot Records