« KPop Demon Hunters », le film d’animation qui parle aussi aux adultes

par Xypher

Il combine humour, folklore coréen, pop culture et une vision réaliste du star-système coréen.

À première vue, KPop Demon Hunters ressemble à un film d’animation coloré destiné aux enfants, entre chorégraphies flashy et héroïnes magiques. Mais derrière l’esthétique pop et ses démons fantastiques se cache un discours plus profond.

Les créatures Derpy et Sussie rendent visitent à Rumi ©2025 Netflix

Une intrigue en apparence simple 

Sorti le 25 juin 2025 sur la plateforme Netflix, le film présente le girl group à succès, HUNTR/X, composé des trois héroïnes Rumi, Mira et Zoey. Leur particularité ? Elles sont aussi des chasseuses de démons chargées de protéger le bouclier magique (Honmoon) convoité par le méchant Gwi-Ma. Ce dernier envoie le boy group infernal, SAJA BOYS qui a pour mission de voler l’âme des humains. 

Dans un univers qui claque, comment ce film destiné à la jeunesse parvient-il à toucher tous les publics ?

Divertissement à double lecture

Au premier niveau, les enfants et préadolescents découvrent des héroïnes charismatiques qui ont chacune un caractère bien trempé, font de la musique entraînante et mènent des combats spectaculaires. Là où la célébrité les amènera à rêver, une lecture plus adulte montre la pression qui pèse sur les artistes coréens, les managers envahissants, les fans que l’on ne contrôle pas toujours… Cette douce critique, montrée de manière parodique, n’enlève rien à la mise en avant du monde de la K-Pop. On pourrait comparer KPop Demon Hunters avec les animations familiales produites par Pixar, Ghibli ou encore certains animes japonais qui offrent une double lecture, selon l’âge du spectateur.

Les démons SAJA BOYS ©2025 Netflix

Les démons comme une métaphore des pressions sociales

Pour les enfants, ce sont juste des méchants. Mais on peut les voir comme la célébrité quand elle devient toxique, le surmenage, les réseaux sociaux qui dévorent tout… Les démons sont « ces petites ombres » du quotidien qu’il faut apprendre à gérer et à surmonter. 

Le folklore coréen est également très présent : gwishin (fantômes), esprits aquatiques aux long cheveux noirs et au visage pâle (leur apparition est souvent signe de mauvais présage), masques traditionnels coréens tal, utilisés pour les cérémonies chamaniques ou religieuses, ou encore les costumes, les armes. Ces références aux mythes et légendes coréennes ancrent le film dans une culture forte et donnent de la matière aux plus curieux, jeunes comme adultes. 

La K-Pop comme soft power 

Le choix de la K-Pop comme trame de fond n’est pas anodin. Phénomène mondial depuis quelques années avec l’émergence de groupes comme BTS, BLACKPINK ou encore Stray Kids sur la scène internationale, il touche toutes les générations. La production musicale, l’une des forces du film, contribue grandement à son succès. Golden est l’un des titres les plus streamés de 2025 et les chansons aussi bien de HUNTR/X que celles de SAJA BOYS sont comme une porte d’entrée vers la culture coréenne. Et tout au long de l’histoire, on entend et on voit une Corée du Sud talentueuse et exigeante, entre tradition et modernité. Et c’est peut-être ce contraste qui fascine…

Le groupe HUNTR/X sur scène, face à des milliers de fans ©2025 Netflix

Kpop Demon Hunters, la suite ?

La réalisatrice Maggie Kang a exprimé qu’elle est enthousiaste à l’idée de poursuivre le projet, notamment pour développer davantage les personnages de Mira et Zoey, et une suite en serait l’occasion parfaite. Les deux maisons de production Netflix et Sony Pictures Animation sont en négociation et envisagent cette possibilité face au succès phénoménal du premier volet. Les spéculations quant à une date de sortie sont nombreuses. 2026 ? Trop tôt ! 2027, 2028… Peut-être. Ou plus tard encore, car il faut du temps pour le développement d’un scénario solide et la réalisation, notamment côté animation. 

Une chose est sûre : l’univers est suffisamment riche pour grandir. Il faudra juste que petits et grands fassent preuve de patience avant de retrouver nos trois héroïnes favorites !